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" Tu ne commettras pas d'adultère "

L'Église catholique justifie ses prescriptions par l'autorité de la Bible et par celle de la Tradition. Quand il s'agit de la sexualité, elle se retrouve face à une évidence : ni Jésus ni les évangélistes n'ont parlé de sexualité, à part les deux interventions de Jésus sur l'indissolubilité du mariage et sur l'adultère en esprit.

L'Église catholique est donc amenée à se rabattre sur le commandement qui parle d'adultère et à affirmer de but en blanc que : " la Tradition de l'Église a entendu le sixième commandement comme englobant l'ensemble de la sexualité humaine " (Catéchisme de l’Église Catholique (CEC), 2336).


À l'évidence, aucun raisonnement logique ne peut partir de ce commandement et aboutir à des règles de conduite à propos des célibataires, ni même à propos des gens mariés pour ce qui se passe à l'intérieur de leur couple. Tous les développements ultérieurs, toutes les autres considérations viennent nécessairement d'autres présupposés, qui ne sont pas formulés et que l'on désire introduire subrepticement, par la seule voie autoritaire, pour les mettre au compte de la Bible.

De plus, ce commandement est un de ceux qui ont été manipulés, de l'aveu même des autorités catholiques : " Le 6e réprouvait l’adultère, c’est-à-dire les relations avec une femme mariée : mais il ne formulait aucune défense concernant l'union avec une femme libre. L’Église lui donna une formulation plus profonde et plus exigeante, qui proscrivait la "fornication" ou, en d’autres termes, les relations avec n’importe quelle femme autre que l’épouse légitime. " (cf. " Le Décalogue de l'Église catholique ")

Il est vrai que le commandement biblique visait à faire interdire les relations d'un homme avec une femme mariée à un autre homme. Mais, dans le contexte social de la Bible, où la polygamie existait, le commandement n'impliquait pas la fidélité sexuelle envers sa propre épouse : d'abord, parce que l'on pouvait avoir plusieurs épouses ; ensuite, parce que les relations sexuelles avec les concubines ou les servantes-esclaves, ou encore avec les femmes libres (indépendantes, veuves, prostituées) étaient habituelles.


Conclusion

Le commandement biblique sur l'adultère définit une des règles de bonne conduite entre les Hébreux, afin que le clan garde sa cohésion et ne se désagrège pas à la suite de luttes intestines. Il ne concerne absolument pas la relation entre un homme et sa propre épouse (comme le mot adultère aujourd'hui, que le Larousse définit par " violation du devoir de fidélité entre les époux ").

De fait, en commettant un adultère, on lèse un homme, le propriètaire de la complice, mais pas du tout sa propre épouse.

Somme toute, le commandement biblique n'englobe pas l'ensemble de la sexualité : en réalité, il vise le tort causé à un autre homme et non la sexualité intime d'un couple. Il concerne les bonnes relations de voisinage et non le lien conjugal.

            Yves Ferroul

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