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La douleur

Absence ou insuffisance de l’excitation sexuelle


Les troubles sexuels communs aux deux sexes sont :


- les difficultés de mise en route, de déclenchement de l’excitation sexuelle ;

- le caractère excessif de l’excitation sexuelle ;

- les insuffisances ou les excès du désir, notamment en liaison avec la durée de la relation ;

- la douleur lors des tentatives de réalisation du rapport ou pendant le rapport lui-même ;

- les répercussions du vieillissement sur les fonctions corporelles ou mentales.


Afin que nos explications soient plus pédagogiques, nous allons distinguer le désir qui est « dans la tête », l’envie, de l’excitation physique qui serait la réaction du corps dans une situation érotique. Ce chapitre-ci traite de l’excitation physique. Les troubles du désir sont vus ailleurs.



Les caractéristiques de l’excitation sexuelle



Pour l’homme comme pour la femme, l’excitation physique va dépendre de plusieurs facteurs :

  

  1. l’excitation est en partie un réflexe du corps. Elle se traduit chez les femmes par la lubrification du vagin et de la vulve ; chez les hommes, par le grossissement de la verge pour une érection plus ou moins complète, et aussi par une lubrification de l’urètre (celle-ci peut amener le liquide de lubrification à couler à l’extérieur si l’excitation se prolonge).

  

  1. Comme tout réflexe, cette excitation s’use avec la répétition. Au début d’une relation nouvelle, le simple fait de se parler au téléphone, de se voir, d’être proches l’un de l’autre, de s’effleurer... suffit à déclencher l’excitation. Si la relation se prolonge, on s’habitue à la présence de l’autre, à son corps, à sa nudité. Après plusieurs mois, à plus forte raison plusieurs années, même la nudité de l’autre ne va pas susciter une excitation réflexe systématiquement. Il n’y a là rien d’anormal, et cela ne signifie pas une quelconque baisse du sentiment. C’est simplement le corps qui a pris l’habitude de l’autre.

  

  1. Le point de vue éthologique (cf. Éthologie) nous a appris que les humains ne peuvent pas compter sur un pic de décharge hormonale revenant selon une périodicité régulière comme chez les autres mammifères afin d’éprouver une excitation sexuelle qui aboutirait au coït avec leurs partenaires habituels. Certains remédient à la difficulté en changeant de partenaire pour se remettre dans une situation de nouveauté. D’autres, intéressés par l’approfondissement des liens avec leurs partenaires habituels, vont être amenés à remplacer le réflexe usé par un déclenchement cérébral volontaire.

  

  1. Les femmes réagissent différemment des hommes, et, devant l’excitation sexuelle, femmes et hommes ne sont pas à égalité. Les femmes ne ressentent pas aussi facilement que les hommes leur excitation génitale, mais elles sont physiquement excitées par beaucoup plus de situations que les hommes. Les hommes ont une traduction visible et qui s’impose de leur excitation, mais ne sont excités que par quelques situations spécifiques. Des expériences ont démontré en effet que la seule vision d’une scène de sexe, quelle qu’en soit la nature (hétérosexuelle, homosexuelle, animale…), déclenche automatiquement chez la femme une réponse physiologique (mais celle-ci n’est pas nécessairement perçue et n’est pas nécessairement accompagnée d’une excitation psychologique). Chez l’homme, érection et excitation psychologique sont simultanées, mais elles ne surviennent que pour certaines scènes, celles qui correspondent à la sphère d’intérêt de l’individu (images de femmes pour un hétérosexuel, d’hommes pour un homosexuel, de personnes enchaînées et de fouets pour un sadomaso, etc.) et pas dans les autres cas. C’est-à-dire, par exemple, que des représentations d’homosexuels hommes provoqueront une lubrification chez des femmes homo ou hétérosexuelles, mais aucune érection chez des hommes hétérosexuels. On a proposé une explication évolutionniste de cette lubrification automatique chez les femmes : dans les groupes primitifs, où une femme pouvait se voir imposer un rapport à tout moment, et pas seulement quand elle le désirait, la possibilité de lubrifier par réflexe évitait la douleur d’une pénétration à sec, et à dû être un comportement adaptatif qui s’est imposé.

Le fait que l’érection est particulièrement visible, alors que la mouillure vaginale est discrète, a pour conséquence qu’un homme en érection ressent aussi quasi automatiquement une excitation psychologique, tandis qu’une femme lubrifiée (« qui mouille ») peut ne pas se sentir excitée.

Pour le dire autrement, ce n’est pas de réagir génitalement qui excite une femme (puisqu’elle peut ne pas en être consciente), mais d’avoir un bon stimulus sexuel. Alors que d’être en érection est excitant pour un homme.



Il y a ainsi décalage entre lubrification et excitation consciente chez les femmes, mais concomitance entre érection et conscience de l’excitation chez l’homme. Ce phénomène est à l’origine de l’idée reçue que les hommes sont plus facilement excitables que les femmes, ce qui est donc une idée fausse.


Yves Ferroul

Sexodoc 

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