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La douleur : problèmes généraux



Les douleurs génitales ont des causes communes aux deux sexes (maladies, infections…) et des causes spécifiques à chaque sexe (problèmes anatomiques…).

Quelles que soient leurs origines, elles ont surtout comme point commun d’avoir le même type de support organique, mêmes nerfs et mêmes neuro-transmetteurs, ce qui leur donne des caractéristiques identiques.

Ainsi, chez la femme comme chez l’homme, les douleurs génitales ont les mêmes traits généraux que toutes les autres douleurs :

  

  1. la douleur est subjective : une même cause objective ne se traduit pas par une même intensité de douleur chez tous les individus. Chacun a son seuil de douleur, qui dépend d’une part de son équilibre physiologique personnel, d’autre part de son « entraînement », de son expérience de la douleur.

  

  1. La douleur peut être manipulée par des médicaments, dont les molécules vont s’intercaler dans les circuits physiologiques pour freiner l’arrivée du signal douloureux, ou bloquer la partie du cerveau qui « interprète » ce signal. L’utilisation d’antalgique est un fait banal.

  

  1. La douleur n’a pas besoin d’une cause extérieure au circuit pour exister : elle peut venir du circuit lui-même, car il suffit qu’en n’importe quel point du circuit un élément perturbe la réaction physiologique pour qu’une sensation douloureuse puisse naître.

    Le phénomène le plus connu est celui du « membre fantôme », quand on éprouve une douleur et qu’on la ressent comme venant d’un membre dont on a pourtant été amputé.

    Par ailleurs, normalement, la quasi totalité des sensations venant de notre corps sont filtrées et ne parviennent pas à notre conscience. Ainsi nous ne sentons pas nos articulations et nos muscles au repos (alors qu’il y a une pesanteur, et des forces en jeu), ni notre cœur battre, ni nos poumons se gonfler et se dégonfler, etc. Ce filtrage est causé par des molécules qui bloquent la transmission des données au cerveau, afin qu’il soit libre pour s’occuper d’autre chose.

    Si ces produits viennent à diminuer dans l’organisme, voire à manquer, alors le cerveau reçoit les informations : et nous sentons notre corps, et nous avons mal partout. C’est ce qui se produit en cas de fatigue ou de dépression : la baisse de noradrénaline et de sérotonine laisse passer des sensations corporelles inhabituelles, qui seront vécues comme douloureuses.

    Dans ces cas, à l’examen médical on ne retrouve rien. Cependant la douleur est bien réelle : comme elle n’est pas dans les organes, on a pris l’habitude de dire qu’elle est « dans la tête ». Mais qu’elle soit dans la tête ne signifie pas qu’elle soit imaginaire, ni qu’il n’y ait que le travail sur l’imagination pour agir sur elle.

  

  1. Quand le phénomène qui cause la douleur est répété, l’organisme peut devenir hypersensible, c’est-à-dire que le seuil de la douleur s’abaisse, que la réponse douloureuse est amplifiée, et que l’appréhension, l’attente du contact douloureux, augmentent la sensation douloureuse. Si bien que, au bout du compte, un rien finit par provoquer une forte douleur.

  

  1. Les signaux douloureux suivent deux voies pour gagner le cerveau : l’une, qui utilise de grosses fibres, est rapide ; l’autre, qui utilise des fibres fines, plus lente. Par exemple, quand nous recevons un coup, nous frottons la partie meurtrie afin de provoquer un afflux de sensations rapides peu douloureuses qui sature le récepteur cérébral et fait que l’information sur la douleur profonde, arrivant avec un peu de retard, ne peut plus être prise en compte : nous avons effectivement moins mal. C’est par le même mécanisme que l’on explique l’effet calmant du baiser maternel sur le bobo de l’enfant.


Conclusion


La douleur, quelle qu’elle soit, a des caractéristiques générales :


Telles sont les caractéristiques communes de la douleur, qu’il ne faut pas oublier quand on doit faire face à une douleur génitale.


Yves Ferroul

  

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