La lubrification génitale féminine
La première cause de gêne ou d’empêchement pour la réalisation de la pénétration vaginale est l’absence de lubrification.
Définition
La lubrification est l’écoulement d’un liquide qui va tapisser les muqueuses des lèvres et du vagin. Elle doit être abondante pour permettre un glissement facile et non douloureux de la verge au moment de la pénétration (une muqueuse sèche ou pas assez lubrifiée étant irritée par le frottement).
Nature du phénomène
Hors de toute excitation, les parois antérieure et postérieure du vagin sont accolées, mais un film très fin de liquide les empêche d’adhérer, et leur permet de se séparer facilement. Ce liquide est constitué par le plasma du sang qui circule dans la muqueuse du vagin et dont une petite partie « transpire » dans le vagin. La quantité de liquide reste faible à cause d’une régulation par réabsorption, de sorte que le vagin est humide mais n’est pas assez lubrifié pour permettre une pénétration aisée et sans douleur.
L’excitation sexuelle aura pour but d’augmenter ce liquide afin de lubrifier efficacement les organes génitaux.
La lubrification génitale féminine est double :
l’extérieur du vagin, la vulve, est lubrifié par les sécrétions des glandes vestibulaires et urétrales, dont les plus connues sont les glandes vestibulaires majeures, autrefois nommées glandes de Bartholin : ce sont deux petites glandes, symétriques, situées de part et d’autre de l’orifice vaginal, au bas des petites lèvres (n° 9). En phase d’excitation, ces glandes se contractent et émettent quelques gouttelettes de mucus qui participent à la lubrification de la vulve : mais cette quantité de mucus est trop faible pour avoir un rôle réel. L’essentiel de la lubrification vulvaire provient des glandes sébacées et sudoripares des grandes et petites lèvres, qui produisent un mucus abondant lors de l’excitation.
l’intérieur du vagin est le siège d’un phénomène différent. L’excitation entraîne un afflux de sang dans le bas-ventre, ce qui cause rapidement une congestion veineuse (n° 2). L’augmentation de la pression sanguine dans les veines de la paroi du vagin fait filtrer dans le vagin encore plus de plasma : ce liquide se met d’abord à perler (n° 1), puis coule, plus ou moins abondamment, débordant les capacités de réabsorption habituelles. Médicalement, ce liquide est qualifié de « onctueux », c’est-à-dire qu’il donne au toucher l’impression d’être très légèrement huilé.
Les troubles de la lubrification
La lubrification peut être perturbée et devenir insuffisante, inexistante, ou excessive.
L’absence, ou l’insuffisance de lubrification sont dues à des problèmes organiques ou psychologiques (liés à la personne ou au contexte).
Les problèmes organiques sont causés par :
un déficit hormonal en œstrogènes, par insuffisance ovarienne, adénome à prolactine, ou encore déséquilibre hormonal au moment de la ménopause, juste après un accouchement, pendant l’allaitement, à la prise de certaines pilules contraceptives…
des maladies : troubles neurologiques divers, diabète à la phase d’atteintes neurologiques ou vasculaires…
des traitements (chirurgie, radiothérapie, traitements endocriniens, certains médicaments…)
des infections urinaires ou génitales,
des soins de toilette intime inadéquats.
Les problèmes psychologiques personnels qui perturbent l’excitation sont multiples : tous les troubles du désir et les inhibitions sexuelles, les appréhensions et les phobies, les méconnaissances de la sexualité et des méthodes pour provoquer l’excitation, les échecs de la vie sexuelle ou le manque de plaisir obtenu, les problèmes propres du partenaire.
Les problèmes contextuels sont les multiples sources de soucis quotidiens, au travail, dans la famille, ainsi que les deuils, les accidents, les risques de grossesse, les moments ou situations inadéquats, une pratique insuffisante, les tensions dans le couple, l’usage de drogues… La liste des circonstances où l’excitation peut être perturbée, et affaiblir ou bloquer la lubrification, est infinie.
L’excès de lubrification est, lui, d’un autre ordre. Il consiste en un écoulement extrêmement abondant, qui a valu aux personnes concernées le surnom de "femmes fontaines". La gêne vient surtout de la nécessité de recourir à des protections car l’inondation peut être importante. Certains hommes sont rebutés par cette réaction, d’autres en sont flattés. Certaines femmes en sont gênées, un peu honteuses. D’autres plutôt fières. Il n’y a là rien de pathologique, mais seulement une réaction physique plus forte que la moyenne, qui demande simplement un peu de précautions.
Yves Ferroul
Sexodoc
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