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Grand-père, est-ce que tu crois en Dieu ?

      Dialogue avec ma petite-fille sur les religions,

      La Pensée et les Hommes, Bruxelles, 2016, 15 €.

            Une petite-fille passionnée de mythologie interroge son grand-père sur la naissance des religions, sur le rôle des belles histoires qu’elles racontent, sur leurs variations dans les différentes sociétés. Tous les deux discutent aussi des histoires d’aujourd’hui et de la place qu’elles tiennent dans la vie de beaucoup de gens. Ils sont amenés à se demander à quoi il faut vraiment croire quand on croit en Dieu, ce que cette croyance permet de comprendre du monde, ce que la relation à Dieu par la prière peut apporter à la vie. Ce faisant, ils se posent des questions sur la façon de raisonner correctement, et sur ce que c’est que réfléchir, avec la nécessité de bien préciser le sens des mots que l’on emploie, comme les points de vue où l’on se place.

          Finalement, ils ne peuvent éviter d’aborder la difficulté de faire vivre ensemble des personnes qui ont des repères très différents les uns des autres pour guider leurs vies. Ils en concluent à la nécessité d’écrire une nouvelle histoire commune afin de permettre à tous de s’y reconnaître et de s’épanouir, d’avoir la fierté et la joie de partager les mêmes valeurs en vivant solidaires dans le même pays.

Note de lecture

Publié le 4 février 2017 par Association des Libres Penseurs de France

http://www.libre-penseur-adlpf.com/2017/02/note-de-lecture.html


Grand-père est-ce que tu crois en Dieu ?

Dialogue avec ma petite-fille sur les religions.

Yves FERROUL

La Pensée et les Hommes - N°103I, 15 €

Avenue Victoria, 5 - 1000 Bruxelles

(auprès de l’auteur : yves.ferroul30@gmail.com)

 

La Pensée et les Hommes est une revue qui paraît depuis soixante ans sous la forme d'un recueil d'articles, cette fois, Jacques Ch. LEMAIRE, son président, l'a ouverte au seul Yves FERROUL [1] pour publier ce qu'il considère comme un joyau.

 

Et cela en est un, en effet !

 

Le docteur FERROUL dialogue avec Pauline, sa petite-fille, férue de mythologie et assoiffée d'explications sur les dieux et leur aventure.

 

Une première partie conte cette histoire des dieux, depuis la préhistoire jusqu'au dernier prophète important recensé, Mahomet, en passant par la vaine quête d'immortalité de Gilgamesh et bien d'autres anecdotes. Sur un ton à coup sûr quelque peu ironique, est racontée la création, vue par les uns et les autres, où il apparaît que l'on utilise sans vergogne le copier-coller à peine modifié pour les besoins de la cause, on recycle les légendes à l'infini. La Bible, écrite pour rassurer les Juifs et leur fournir une histoire nationale, en est un exemple typique.

On part, au fil des échanges, à la rencontre des Grecs qui « remettent les dieux à leur place » en les humanisant en leur prêtant toutes les qualités et défauts humains. On comprend bientôt comment un Dieu unique finit par supplanter ses concurrents et que ce fut une lente élaboration qui s'est achevée avec une nouvelle histoire de Dieu forgée par les chrétiens, qui depuis 2000 ans ne cessent de la faire évoluer, comme évolue aussi la branche musulmane initialement souchée sur l'ancien Testament et le prophète Jésus. Les histoires de dieux sont dépendantes des attentes de leurs contemporains qui les inventent, les embellissent et se les racontent. Les humains, insatiables, se montrent avides de nouvelles histoires qui s'adaptent à leurs problèmes du moment et les aident à affronter les rigueurs de leur temps. CQFD.

 

Une seconde partie, intitulée « Croire ou ne pas croire » invite à raisonner correctement. Et là, le rationaliste, grâce à une souriante maïeutique, amène Pauline sur les bonnes pistes et à poser les bonnes questions. La prière est de nul effet, alors pourquoi les gens continuent-ils de prier ? Parce que ça les rassure. Croire élimine-t-il tous les problèmes ? Évidemment non. Il y a mille croyances, toutes se prétendent l'Unique, alors à quoi, au final, croient les croyants ? Vraisemblablement à un concept engendrant des dieux incompatibles, car « au fil de la discussion, ils passent d'un Dieu pur esprit, donc inconnaissable, à un Dieu qui agit sur le monde, comme Yahvé ou Allah et même à un Dieu incarné, comme Jésus ».

Il est impossible de prouver l'existence de Dieu, or une idée sans preuve est inutile. À ceux qui objectent que prouver Son inexistence est également impossible, on fera remarquer que la seule contemplation du monde, le darwinisme, les avancées spectaculaires de la science, par exemple, constituent un corpus autrement sérieux que les histoires abracadabrantes des livres dits saints. Absence de preuves ici, explications qui se passent de l'hypothèse Dieu là. Et puis, cette objection centrale : Dieu fabriquerait le monde, mais ce seraient les hommes seuls qui sont responsables de ce qui ne va pas ?

 

FERROUL et Pauline ne laissent rien en suspens, aussi abordent-ils ensemble le problème de la morale et du mal. Question : les enfants nés en éprouvette relèvent-ils aussi du péché originel ? Réponse ; on ne peut pas dire qu'il y a eu un premier homme, depuis le singe à Neandertal, il y a eu beaucoup d'espèces d'hommes ! Exit le mythe d'Adam et Ève.

 

Après tous ces échanges on constate, chapitre 26, le triomphe de la pensée athée, morceau de bravoure autant brillant que limpide.

 

Yves FERROUL est un extraordinaire pédagogue, jamais aucune haine ni aucun mépris ne transparaît dans ses propos, car « Pour [lui] [tous les hommes] sont des frères humains, qui partagent avec [lui] la condition humaine, se posent les mêmes questions que [lui]... Ils m'ont donné leur réponse et cela m'aide à trouver la mienne. » Cette distance, cette générosité est admirable, les prosélytes religieux pourraient en prendre de la graine. Qu'on en juge : « … une croyance en Dieu est toujours utile et même nécessaire pour certains esprits humains, esprits qui ont autant de droit d'exister que les esprits rationalistes. (…) Nous devons créer l'athéisme et la croyance de demain (…) inventer une société plus chaleureuse (…) les croyants doivent renoncer à ce qui n'est plus pensable dans leur religion. Nous avons besoin les uns des autres. »

 

Comment mieux dire, comment formuler autrement cette déclaration de paix ? Yves FERROUL nous offre dans cet opus une pensée digne des grands humanistes, mais à l'aune d'un humanisme tenant compte des avancées de la pensée comme des avancées scientifiques.

 

Gilles Poulet

Février 2017

 

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[1] Le docteur Yves Ferroul, médecin sexologue, est agrégé de Lettres, docteur en Lettres. Il est père de trois enfants, a cinq petits-enfants. Il a enseigné comme Maître de conférences de littérature médiévale à l'université de Lille 3, et comme chargé de cours d'histoire de la médecine et de cours de sexologie à la faculté de médecine de Lille 2.

  

Avant-propos


Jacques Ch. Lemaire, Président de La Pensée et les Hommes



Comme le proclame volontiers la vox populi et, après elle, la langage idiomatique, « une fois n’est pas coutume »… Votre revue, qui paraît depuis près de soixante ans sous la forme d’un recueil d’articles, est cette fois exceptionnellement constituée par l’ouvrage d’un seul auteur.


Publication mensuelle qui regroupait, à la demande de nos auditeurs, les transcriptions de nos émissions en radio et en télévision et qui s’enrichissait de réflexions de fond et de notes de lecture jusqu’en 1985, La Pensée et les Hommes a depuis, c’est-à-dire pendant plus de trente ans, rassemblé les contributions des personnes les plus avisées autour d’un thème de recherche. Les cent deux numéros qu’elle a fait paraître constituent en quelque sorte une « somme » des sujets de préoccupation intellectuelle et morale qui ont animé les esprits au fil des années. Toutes les thématiques possibles – loin s’en faut – n’ont pas été abordées, mais les sujets de réflexion majeurs pour l’« honnête homme » du xxe siècle et du xxe siècle naissant ont requis l’attention de notre comité de rédaction et ont reçu un traitement adéquat, sous la forme de considérations très diverses, parfois contradictoires.


Notre association, en effet, n’a jamais recouru dans ses productions écrites ou audio visuelles aux moyens inappropriés d’un militantisme aveugle, fût-il sincèrement laïque. Elle a toujours tendu à exercer et à diffuser  la méthode maïeutique du libre examen, qui consiste à envisager, dans toute la mesure du possible, les formes diverses des solutions possibles face à un questionnement. Elle préfère la méthode qui consiste à poser des questions, à apporter un certain nombre de réponses et à laisser à ses lecteurs le choix de leur propre solution, dans le respect absolu de leur autonomie intellectuelle et morale.


L’actualité liée à l’instruction publique nous indique que de profonds changements vont s’opérer bientôt dans l’enseignement des religions ou de la morale non confessionnelle. Après la mise en place des « cours de rien » (ou « encadrement pédagogique alternatif »), on espère voir évoluer la formation philosophique et morale de nos enfants et de nos adolescents vers des cours de citoyenneté dispensés à tous les écoliers, à tous les élèves, sans distinction d’origine religieuse.


Les actuels professeurs de religion ou de morale seraient dès lors amenés à se former  dans les diverses formes de pensée et à comprendre les raisons et les motivations des croyants comme des incroyants. C’est dans une telle formation que nos publications ont un rôle essentiel à jouer.

Nombre de sujets proprement religieux ont déjà été étudiés dans nos dossiers et on pourra s’y reporter avec un très grand profit. Mais la question de l’incroyance, si elle y progresse de manière subliminale, n’a jamais fait l’objet d’un questionnement discursif et solidement étayé.

C’est ce propos que rencontre, avec un art tout en finesses, le livre que le professeur Yves Ferroul a proposé à notre attention et que nous avons décidé avec enthousiasme de publier, rompant – pour une fois –  avec notre tradition.


L’ouvrage se présente comme un dialogue entre un grand-père et sa petite-fille, Pauline (par ailleur l’auteure des illustrations en couverture). Ensemble, ils évoquent les multiples traditions religieuses, leurs spécificités et les raisons qui ont mené les humains à la croyance ou à l’incroyance, les motifs qui les mènent à cultiver l’une ou l’autre tradition vestimentaire ou alimentaire.


Il ne s’agit nullement d’une fable, ou d’une fiction. Les entretiens qui nous sont présentés ici ont réellement eu lieu et ils dénotent à merveille les attitudes mentales respectives d’une toute jeune fille curieuse de comprendre le monde des idées face à un aïeul qui, par sa double formation de médecin et de philologue, possède tous les moyens de répondre avec science et tendresse aux questions fondamentales que pose la jeune Pauline, aux questions essentielles qu’en définitive nous nous posons tous.


Je remercie très vivement mon ami Yves Ferroul d’avoir pensé à nous confier ce joyau qui, à n’en pas douter, retiendra et réjouira tous les esprits éclairés, épris de liberté de pensée.

Grand-père, est-ce que tu crois en Dieu ?

      Dialogue avec ma petite-fille sur les religions,

      La Pensée et les Hommes, Bruxelles, 2016, 15 €.

Avant-propos


Jacques Ch. Lemaire, Président de La Pensée et les Hommes



Comme le proclame volontiers la vox populi et, après elle, la langage idiomatique, « une fois n’est pas coutume »… Votre revue, qui paraît depuis près de soixante ans sous la forme d’un recueil d’articles, est cette fois exceptionnellement constituée par l’ouvrage d’un seul auteur.


Publication mensuelle qui regroupait, à la demande de nos auditeurs, les transcriptions de nos émissions en radio et en télévision et qui s’enrichissait de réflexions de fond et de notes de lecture jusqu’en 1985, La Pensée et les Hommes a depuis, c’est-à-dire pendant plus de trente ans, rassemblé les contributions des personnes les plus avisées autour d’un thème de recherche. Les cent deux numéros qu’elle a fait paraître constituent en quelque sorte une « somme » des sujets de préoccupation intellectuelle et morale qui ont animé les esprits au fil des années. Toutes les thématiques possibles – loin s’en faut – n’ont pas été abordées, mais les sujets de réflexion majeurs pour l’« honnête homme » du xxe siècle et du xxe siècle naissant ont requis l’attention de notre comité de rédaction et ont reçu un traitement adéquat, sous la forme de considérations très diverses, parfois contradictoires.


Notre association, en effet, n’a jamais recouru dans ses productions écrites ou audio visuelles aux moyens inappropriés d’un militantisme aveugle, fût-il sincèrement laïque. Elle a toujours tendu à exercer et à diffuser  la méthode maïeutique du libre examen, qui consiste à envisager, dans toute la mesure du possible, les formes diverses des solutions possibles face à un questionnement. Elle préfère la méthode qui consiste à poser des questions, à apporter un certain nombre de réponses et à laisser à ses lecteurs le choix de leur propre solution, dans le respect absolu de leur autonomie intellectuelle et morale.


L’actualité liée à l’instruction publique nous indique que de profonds changements vont s’opérer bientôt dans l’enseignement des religions ou de la morale non confessionnelle. Après la mise en place des « cours de rien » (ou « encadrement pédagogique alternatif »), on espère voir évoluer la formation philosophique et morale de nos enfants et de nos adolescents vers des cours de citoyenneté dispensés à tous les écoliers, à tous les élèves, sans distinction d’origine religieuse.


Les actuels professeurs de religion ou de morale seraient dès lors amenés à se former  dans les diverses formes de pensée et à comprendre les raisons et les motivations des croyants comme des incroyants. C’est dans une telle formation que nos publications ont un rôle essentiel à jouer.

Nombre de sujets proprement religieux ont déjà été étudiés dans nos dossiers et on pourra s’y reporter avec un très grand profit. Mais la question de l’incroyance, si elle y progresse de manière subliminale, n’a jamais fait l’objet d’un questionnement discursif et solidement étayé.

C’est ce propos que rencontre, avec un art tout en finesses, le livre que le professeur Yves Ferroul a proposé à notre attention et que nous avons décidé avec enthousiasme de publier, rompant – pour une fois –  avec notre tradition.


L’ouvrage se présente comme un dialogue entre un grand-père et sa petite-fille, Pauline (par ailleur l’auteure des illustrations en couverture). Ensemble, ils évoquent les multiples traditions religieuses, leurs spécificités et les raisons qui ont mené les humains à la croyance ou à l’incroyance, les motifs qui les mènent à cultiver l’une ou l’autre tradition vestimentaire ou alimentaire.


Il ne s’agit nullement d’une fable, ou d’une fiction. Les entretiens qui nous sont présentés ici ont réellement eu lieu et ils dénotent à merveille les attitudes mentales respectives d’une toute jeune fille curieuse de comprendre le monde des idées face à un aïeul qui, par sa double formation de médecin et de philologue, possède tous les moyens de répondre avec science et tendresse aux questions fondamentales que pose la jeune Pauline, aux questions essentielles qu’en définitive nous nous posons tous.


Je remercie très vivement mon ami Yves Ferroul d’avoir pensé à nous confier ce joyau qui, à n’en pas douter, retiendra et réjouira tous les esprits éclairés, épris de liberté de pensée.

Comment se procurer cet ouvrage ?

            Une petite-fille passionnée de mythologie interroge son grand-père sur la naissance des religions, sur le rôle des belles histoires qu’elles racontent, sur leurs variations dans les différentes sociétés. Tous les deux discutent aussi des histoires d’aujourd’hui et de la place qu’elles tiennent dans la vie de beaucoup de gens. Ils sont amenés à se demander à quoi il faut vraiment croire quand on croit en Dieu, ce que cette croyance permet de comprendre du monde, ce que la relation à Dieu par la prière peut apporter à la vie. Ce faisant, ils se posent des questions sur la façon de raisonner correctement, et sur ce que c’est que réfléchir, avec la nécessité de bien préciser le sens des mots que l’on emploie, comme les points de vue où l’on se place.

          Finalement, ils ne peuvent éviter d’aborder la difficulté de faire vivre ensemble des personnes qui ont des repères très différents les uns des autres pour guider leurs vies. Ils en concluent à la nécessité d’écrire une nouvelle histoire commune afin de permettre à tous de s’y reconnaître et de s’épanouir, d’avoir la fierté et la joie de partager les mêmes valeurs en vivant solidaires dans le même pays.

Préface


          L’école doit enseigner l’histoire des religions et sensibiliser au fait religieux. Mais parents et éducateurs semblent désarmés pour accompagner cet enseignement. Cet ouvrage se veut une introduction qui leur permettra de se sentir plus à l’aise sur ces questions.

          

          Depuis cent mille ans, les humains ont établi une relation avec des esprits invisibles. Au fur et à mesure de l’évolution des civilisations, ces esprits se sont incarnés en divinités, celles-ci ont été vénérées, ont fait l’objet de cultes qui se sont structurés en religions. Chaque religion se révèle caractéristique d’une culture donnée, offrant une réponse cohérente aux questions que pose l’existence humaine, mais les réponses diffèrent les unes des autres selon les religions, et parfois profondément.


          Cependant, depuis la nuit des temps, un autre courant de pensée cohabite avec les religions, courant qui refuse d’expliquer le monde en faisant appel à des esprits invisibles. Et ce courant de pensée est bien plus ancien que toutes les religions vivantes aujourd’hui.


          Cet ouvrage se donne le projet de présenter une histoire schématique des principales représentations du monde imaginées par les humains, parmi lesquelles les représentations religieuses ont leur place à côté de celles où Dieu ne joue aucun rôle. Il explique par des exemples imagés pourquoi on peut penser différemment les uns des autres, et comment réfléchir quand on n’est pas d’accord.


          Il a ainsi la prétention de fournir une image équilibrée de l’aventure intellectuelle de l’humanité. Pour la France et l’Europe, il propose une piste de réflexion dans le but d’élaborer une histoire commune aux multiples groupes qui composent la société d’aujourd’hui. Et il espère permettre au final une compréhension mieux fondée des principes de notre laïcité, et donc une vie commune apaisée.


          Cette réflexion m’a été suggérée par l’ami Boris, qui a insisté pour que je m’y consacre. Il a droit à toute ma gratitude pour m’avoir amené à exprimer de façon plus précise et plus claire mes idées sur les religions. Un ami, c’est aussi celui qui voit en vous des possibilités dont vous ignorez tout.


          Je remercie très chaleureusement les amis et les membres de ma famille qui ont accepté de relire mes textes successifs, et dont les remarques m’ont permis de préciser ma pensée et d’éviter beaucoup de maladresses. D’abord mon épouse, très présente tout au long de la rédaction. Puis mes filles et mon fils, mes beaux-enfants, mes petits-enfants, mes sœurs et mes frères, leurs conjoints. Ainsi que Marie et Bernard, les amis de Bages, Julie, Maryse et André-Bernard, Lucette et Claude, Jocelyne et Gilles, Mireille, Minnie et Jacques, Sylvie-Anne et Alain, Marie-Dominique et Michel, Catherine et Éric, Laurence et Christian, Christine et Roland, Antoine, Laurent, Serge, Didier, Line, Patrick. Certains avaient déjà relu mon premier ouvrage, il y a vingt ans, et leur fidélité m’a soutenu dans mon travail.


          Et toute ma reconnaissance va à Jacques Lemaire et à Christiane Loir, mes éditeurs, qui permettent à ce dialogue familial de s’ouvrir au public en l’accueillant dans leurs collections.


          Pauline avait neuf ans lors de la scène sur le balcon de Bages, et tous nos échanges sur les mythologies ont eu lieu entre ses six ans et ses onze ans, son âge aujourd’hui. Mais trop de personnes m’ont dit que le jeune âge de Pauline rendait le texte invraisemblable, et qu’il fallait la vieillir. Je n’ai pu m’y résoudre : ce sont vraiment ses remarques d’enfant qui m’ont amené au projet d’écrire cet ouvrage, puis à clarifier mes idées afin qu’elles puissent être énoncées le plus simplement possible. Je me suis alors contenté d’omettre toute précision d’âge, afin de laisser le lecteur imaginer la Pauline qu’il veut, lui attribuer la maturité qui lui plaira. Ainsi Pauline sera vraiment une fiction, et j’aurai tenu ma promesse de faire d’elle un personnage.


Bages, août 2013 - Louvil, mai 2015.


Auprès de l'auteur,

au prix de 15 €, port compris, pour la France.

yves.ferroul@orange.fr


Pour la Belgique,

auprès de La Pensée et les hommes.

Note de lecture

Publié le 4 février 2017 par Association des Libres Penseurs de France

http://www.libre-penseur-adlpf.com/2017/02/note-de-lecture.html


Grand-père est-ce que tu crois en Dieu ?

Dialogue avec ma petite-fille sur les religions.

Yves FERROUL

La Pensée et les Hommes - N°103I, 15 €




 


La Pensée et les Hommes est une revue qui paraît depuis soixante ans sous la forme d'un recueil d'articles, cette fois, Jacques Ch. LEMAIRE, son président, l'a ouverte au seul Yves FERROUL [1] pour publier ce qu'il considère comme un joyau.

 

Et cela en est un, en effet !

 

Le docteur FERROUL dialogue avec Pauline, sa petite-fille, férue de mythologie et assoiffée d'explications sur les dieux et leur aventure.

 

Une première partie conte cette histoire des dieux, depuis la préhistoire jusqu'au dernier prophète important recensé, Mahomet, en passant par la vaine quête d'immortalité de Gilgamesh et bien d'autres anecdotes. Sur un ton à coup sûr quelque peu ironique, est racontée la création, vue par les uns et les autres, où il apparaît que l'on utilise sans vergogne le copier-coller à peine modifié pour les besoins de la cause, on recycle les légendes à l'infini. La Bible, écrite pour rassurer les Juifs et leur fournir une histoire nationale, en est un exemple typique.

On part, au fil des échanges, à la rencontre des Grecs qui « remettent les dieux à leur place » en les humanisant en leur prêtant toutes les qualités et défauts humains. On comprend bientôt comment un Dieu unique finit par supplanter ses concurrents et que ce fut une lente élaboration qui s'est achevée avec une nouvelle histoire de Dieu forgée par les chrétiens, qui depuis 2000 ans ne cessent de la faire évoluer, comme évolue aussi la branche musulmane initialement souchée sur l'ancien Testament et le prophète Jésus. Les histoires de dieux sont dépendantes des attentes de leurs contemporains qui les inventent, les embellissent et se les racontent. Les humains, insatiables, se montrent avides de nouvelles histoires qui s'adaptent à leurs problèmes du moment et les aident à affronter les rigueurs de leur temps. CQFD.

 

Une seconde partie, intitulée « Croire ou ne pas croire » invite à raisonner correctement. Et là, le rationaliste, grâce à une souriante maïeutique, amène Pauline sur les bonnes pistes et à poser les bonnes questions. La prière est de nul effet, alors pourquoi les gens continuent-ils de prier ? Parce que ça les rassure. Croire élimine-t-il tous les problèmes ? Évidemment non. Il y a mille croyances, toutes se prétendent l'Unique, alors à quoi, au final, croient les croyants ? Vraisemblablement à un concept engendrant des dieux incompatibles, car « au fil de la discussion, ils passent d'un Dieu pur esprit, donc inconnaissable, à un Dieu qui agit sur le monde, comme Yahvé ou Allah et même à un Dieu incarné, comme Jésus ».

Il est impossible de prouver l'existence de Dieu, or une idée sans preuve est inutile. À ceux qui objectent que prouver Son inexistence est également impossible, on fera remarquer que la seule contemplation du monde, le darwinisme, les avancées spectaculaires de la science, par exemple, constituent un corpus autrement sérieux que les histoires abracadabrantes des livres dits saints. Absence de preuves ici, explications qui se passent de l'hypothèse Dieu là. Et puis, cette objection centrale : Dieu fabriquerait le monde, mais ce seraient les hommes seuls qui sont responsables de ce qui ne va pas ?

 

FERROUL et Pauline ne laissent rien en suspens, aussi abordent-ils ensemble le problème de la morale et du mal. Question : les enfants nés en éprouvette relèvent-ils aussi du péché originel ? Réponse ; on ne peut pas dire qu'il y a eu un premier homme, depuis le singe à Neandertal, il y a eu beaucoup d'espèces d'hommes ! Exit le mythe d'Adam et Ève.

 

Après tous ces échanges on constate, chapitre 26, le triomphe de la pensée athée, morceau de bravoure autant brillant que limpide.

 

Yves FERROUL est un extraordinaire pédagogue, jamais aucune haine ni aucun mépris ne transparaît dans ses propos, car « Pour [lui] [tous les hommes] sont des frères humains, qui partagent avec [lui] la condition humaine, se posent les mêmes questions que [lui]... Ils m'ont donné leur réponse et cela m'aide à trouver la mienne. » Cette distance, cette générosité est admirable, les prosélytes religieux pourraient en prendre de la graine. Qu'on en juge : « … une croyance en Dieu est toujours utile et même nécessaire pour certains esprits humains, esprits qui ont autant de droit d'exister que les esprits rationalistes. (…) Nous devons créer l'athéisme et la croyance de demain (…) inventer une société plus chaleureuse (…) les croyants doivent renoncer à ce qui n'est plus pensable dans leur religion. Nous avons besoin les uns des autres. »

 

Comment mieux dire, comment formuler autrement cette déclaration de paix ? Yves FERROUL nous offre dans cet opus une pensée digne des grands humanistes, mais à l'aune d'un humanisme tenant compte des avancées de la pensée comme des avancées scientifiques.

 

Gilles Poulet

Février 2017

 

graphic

[1] Le docteur Yves Ferroul, médecin sexologue, est agrégé de Lettres, docteur en Lettres. Il est père de trois enfants, a cinq petits-enfants. Il a enseigné comme Maître de conférences de littérature médiévale à l'université de Lille 3, et comme chargé de cours d'histoire de la médecine et de cours de sexologie à la faculté de médecine de Lille 2.

  

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