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L’ÉDUCATION DES FILLES À L’AMOUR

CHEZ MADAME DE MAINTENON




YVES FERROUL




(Première publication : « L’éducation des filles à l’amour chez Madame de Maintenon » in L’Éducation des femmes en Europe et en Amérique du Nord de la Renaissance à 1848, Lille, mars 1996, L’Harmattan, 1997, 177-189.)




Dans son étude des caractéristiques de l’histoire des femmes françaises, Michèle Sarde accorde une place particulière au règne de Louis XIV. Pour elle, les :

contes de fées et de femmes, qui foisonnèrent à cette époque, témoignent par leur violence et par leur cruauté de cette hantise du mariage forcé et de cette révulsion physique de l’homme qui s’exprimaient déjà au siècle précédent, dans des textes plus mesurés et plus moralisants. La terreur de l’amour physique confine ici à l’obsession....i-Michèle Sarde, Regard sur les Françaises, Xe-XXe  siècles (Paris: Points-Seuil, 1985) 356.


Pourtant cette époque est aussi celle des fondations charitables, grâce auxquelles des femmes de la haute société prennent en charge l’éducation et la vie de filles pauvres, négociant leurs mariages ou leur entrée en religion l’âge venu.


La question se pose donc : si les conditions réelles du mariage sont celles que dépeint Michèle Sarde, comment Madame de Maintenon a-t-elle éduqué les filles pour lesquelles elle a fondé Saint-Cyr, quand un des buts de cette maison est de les préparer au mariage et qu’elle le leur présente comme le destin de toutes celles qui n’ont pas la vocation religieuse  ?


Pour analyser le projet de Mme de Maintenon, et notamment rechercher la place accordée à l’amour des futurs conjoints l’un pour l’autre (en conformité avec la doctrine catholique pour qui le sacrement est fondé sur un accord éclairé), nous dresserons un tableau des conditions concrètes du mariage aristocratique à l’époque  ; puis nous tenterons de placer le comportement du couple constitué par Mme de Maintenon et le roi dans cet ensemble  ; nous pourrons alors comprendre les conseils de formation au mariage donnés par la femme du roi.



La société du XVIIè s. et la sexualité


Nous construirons notre image des modalités de constitution pour les couples à partir des exemples offerts par les souvenirs de Saint-Simon et les lettres de Mme de Maintenon. Une telle démarche est suffisante pour notre objectif qui est seulement d’énumérer des types de situations et non d’en établir la statistique.


Dans le milieu aristocratique, le mariage se conclut selon des critères de naissance et des critères financiers. L’accord est négocié entre les parents, les familles, les protecteurs, et s’impose aux garçons comme aux filles. Quand Chamillart devient intendant des finances, il maintient le choix du fils de son ami d’avant sa prospérité comme mari pour sa fille, en discute avec cet ami, finit par le convaincre, sans que l’on voie intervenir les opinions des deux intéressés.iii-Saint-Simon, Mémoires, 1829, Mémoires, Oeuvres diverses, éd. Yves Coirault, 9 vols (Paris: Gallimard, 1983) 1: 1112.


Parallèlement, quand les individus sont maîtres de leurs choix, notamment après veuvage, ils se réfèrent aux mêmes critères d’argent et de noblesse. Lorsque le duc de Richelieu, deux fois veuf, épouse la veuve du marquis de Noailles, il choisit une femme « fort riche ... pour se remettre à flot » et lui donne en contrepartie le tabouret de duchesse (2 : 190). Mademoiselle de Vivonne, veuve ruinée par son mari, demandée en mariage par un célibataire de soixante-quinze ans, est « trop heureuse d’épouser ce vieillard pour avoir du pain », au lieu de continuer à bénéficier de la charité de sa famille (2 : 239). Même le roi n’est pas dupe des motifs de mariage, et il lui arrive de mettre en garde des protégés, par exemple son intendant Chamillart, contre tel duc qui ne veut sa fille que pour pouvoir par cet intermédiaire faire pression sur lui (2 : 148-149).


Le résultat de tels mariages « d’intérêt » peut être un couple solide et uni. Saint-Simon dit du chancelier Pontchartrain et de sa femme que « leur union et leur estime réciproque étaient infinies. Ne se séparant que par une rare nécessité et couchant toujours dans la même chambre, ils avaient mêmes amis, même société et en tout n’étaient qu’un » (1 : 1112). À propos d’une femme de maréchal, le mémorialiste note que « l’union entre elle et son mari avait toujours été la plus intime » (2 : 294). Madame de Maintenon parle du duc du Maine, qu’elle a élevé, comme d’un « homme qui est la tendresse de (s)on cœur »  : elle a donc choisi soigneusement celle qui sera son épouse et est heureuse de constater que la duchesse est « jolie, aimable, gaie, spirituelle, et par-dessus tout elle aime fort son mari, qui de son côté l’aime passionnément, et la gâtera plutôt que de lui faire la moindre peine. »iiii-Théophile Lavallée, Lettres historiques et édifiantes adressées aux Dames de Saint-Louis par Mme de Maintenon, 2 vols (Paris: Charpentier, 1856) 1: 314.ii Même une très jeune femme comme Geneviève de Frémont, mariée à dix-huit ans à un homme de quarante-six ans à qui elle apportait les ressources nécessaires pour tenir son rang de maréchal et fonder une maison, sera « une épouse qui n’eut des yeux que pour lui malgré la différence d’âge, qui sentit toujours avec un extrême respect l’honneur que lui faisait la naissance et la vertu de son époux, et qui y répondit par ... le plus tendre attachement. »iiv-Saint-Simon 2: 262-263.  Parfois les débuts de la vie conjugale sont difficiles et le couple met quelque temps à s’harmoniser. Marie-Louise de Savoie, mariée au roi d’Espagne, est boudée par les dames espagnoles du palais lors du premier repas avec son mari le soir des noces. Rentrée dans sa chambre, elle pleure ses propres dames d’honneur déjà renvoyées, se croit perdue, et, « quand il fut question de se coucher, elle dit tout net qu’elle n’en ferait rien, et qu’elle voulait s’en retourner ». Personne ne peut la raisonner tandis que le roi, déshabillé, l’attend. Tout finit par s’arranger en deux jours, la princesse ayant trouvé le roi à son gré, et « la troisième nuit (fut) encore plus agréable aux époux » (2 : 56-57). Des exemples de maris amoureux de leur femme sont fréquemment donnés, et l’un d’eux sera vanté pour avoir « servi sa femme en reine jusqu’à sa mort » (1 : 1077). Cependant certains hommes cèdent aux conventions sociales, comme celui qui « vivait très bien avec sa femme, mais ne voulait pas tomber dans le mépris du bel air en n’ayant d’yeux que pour elle » (1 : 1098). Et ceux qui se moquent du qu’en-dira-t-on s’attirent l’ironie de Saint-Simon, tel ce duc dont il écrit que « sa galanterie alla jusqu’à faire l’amoureux, et l’amour jusqu’à l’impatience » (2 : 404). Peu vont pourtant aussi loin que le maréchal de Villars : en garnison à Strasbourg, « il y avait fait venir sa femme, dont il était également amoureux et jaloux, à qui il avait donné pour duègne une de ses soeurs.... Les ridicules furent grands... » Obligé par le roi de partir en campagne sans sa femme, il reste constamment préoccupé par son absence : « la jalousie le poignardait ; à quelque prix que ce fût, il voulait rejoindre sa femme » (2 : 342).


Les femmes ne sont donc pas systématiquement des mal mariées, et d’ailleurs certaines ont pu imposer leur choix d’un homme qu’elles désiraient, comme celle qui épouse un marquis contre l’avis de toute sa famille (1 : 1129), ou cette fille d’honneur de la reine qui parvient à mettre le roi dans son camp, celui-ci allant jusqu’à proposer des charges en échange du mariage à l’élu très réticent (1 : 1038-1039). Il y a donc des hommes peu ravis des choix qui leur sont imposés, même par une femme amoureuse ! Le duc d’Orléans, lui, mènera une vie de débauche pour montrer « le dégoût d’un mariage forcé et inégal », « pour marquer le mépris qu’il faisait de son épouse » (2 : 218-219). Et quand Madame de Maintenon impose le mariage de sa nièce avec le comte de Caylus, elle l’accompagne de rigoureuses conditions : le mari a obligation « de servir hiver comme été sur la frontière pour qu’il n’approchât ni de sa femme ni de la Cour. »vv-Louis Hastier, Louis XIV et Madame de Maintenon (Paris: Fayard, 1957) 193. Pourtant Madame de Maintenon sait aussi parfois soutenir des amours romanesques et partagés, tel celui d’un lieutenant de vaisseau et de la fille de l’ambassadeur de Constantinople voyageant sur le bateau où il servait (1 : 1052-1053). Mais très souvent les mariages d’amour sont aussi des mésalliances, et si la passion a pu vaincre les obstacles, elle n’empêche pas la condamnation sociale, simple rejet par la famille parfois (1 : 1129 ; 2 : 152, 235-236), ou intervention d’un roi sensible à ce problème dans certains cas qu’il prend à cœur (1 : 173), malgré les exemples au plus haut rang (le roi lui-même, ou son frère et Mlle Choin).


Des couples où le mari ne traite pas honorablement son épouse existent, bien évidemment, et Saint-Simon évoque de nombreux cas, tel celui de la Maréchale de Luxembourg exilée par son mari, méprisée, seule (2 : 44), ou celui du duc de La Feuillade qui a très mal vécu avec sa première femme « sans aucune cause et avec un parfait mépris » (2 : 148). Pourtant il y a des femmes qui ne se trouvent pas mal de leur isolement : la duchesse de Lude a un mari toujours à la Cour et peu avec elle qui reste « toujours dans ses terres ne se plaisant qu’aux chevaux, qu’elle piquait mieux qu’un homme, et, chasseuse à outrance, elle faisait sa toilette dans son écurie et faisait trembler le pays. Vertueuse pour elle et trop pour les autres, elle fit châtrer un prêtre en sa présence pour avoir abusé dans son château d’une de ses demoiselles, le fit guérir, lui donna dans une boîte ce qu’on lui avait ôté et le renvoya » (1 : 1050). Une telle attitude féminine renverse la peur évoquée par Michèle Sarde, d’autant que très nombreux aussi sont les couples où c’est la femme qui néglige son mari, le fuit, le trompe contre son gré. Cela va du cas de ces femmes trop heureuses de s’éloigner d’un foyer médiocre en allant servir chez un parent plus fortuné ou à la Cour telle la sœur du maréchal de Villars « qui se trouvait mieux là », auprès de lui, « qu’à mourir de faim dans sa province, avec Vogüe son mari, où elle ne retourna plus »(2 : 314). De même la duchesse de Ventadour, « beauté si pure que je ne saurais en donner l’idée », se met au service de Madame « pour échapper à son mari et au couvent », un mari « laid, bossu, mal bâti, boiteux, difforme » : ce qui lui permet, par la même occasion, de retrouver « son plus que très intime ami dès leur jeunesse, le maréchal de Villeroi » (2 : 433). Certains maris profitent des nouvelles relations de leur femme, comme de Jouanne dont l’épouse, après maintes aventures « s’empara de M. de Duras d’une manière si publique qu’elle en acquit le nom de Madame la Connétable. Le mari le trouvait fort bon, et allait même souvent chez M. de Duras » (1 : 1028). Mais le mari de Madame de Verue, jaloux, doit se retirer en France quand son épouse devient la maîtresse du duc de Savoie (1 : 1138). Une femme peut donc imposer ses choix et jouir d’une grande liberté : Marie Henriette de Rochefort, veuve, accouche d’une fille la nuit de son remariage ; « plus que très galante tant que sa figure lui avait fait trouver avec qui, fort commode ensuite, et depuis se ruina pour les plus bas valets » (1 : 311).


Si l’on considère les situations extrêmes, elles sont d’une interprétation tout aussi ambiguë. Les meurtres sont le fait de femmes aussi bien que d’hommes. Les situations grotesques auxquelles aboutissent des mariages disparates ne sont finalement pas traumatisantes. Mademoiselle de la Chesnelaye est satisfaite d’être duchesse même si pour cela elle a épousé à dix-sept ans un duc de quatre-vingts ans, qui « voulut faire le gaillard au souper de la noce ; il en fut puni et la jeune mariée encore plus : il fit partout dans le lit » (2 : 291), et « la pauvre épousée eut grand hâte de sauter en place, et grand besoin de changer de tout » (2 : 1311). Françoise de Noailles, elle, ayant aussi épousé un duc, de soixante quatre ans et apoplectique, ravissait ses auditeurs en leur contant « comment elle avait la honte d’avoir eu ses enfants moyennant des valets de chambre qui remuaient et soutenaient » son mari (2 : 1311).


Les faits ne semblent donc pas établir une discrimination selon le sexe, les hommes agissant en tyrans, les femmes étant soumises et maltraitées. On a plutôt affaire à une hiérarchie dépendante du pouvoir que détiennent les individus, personnellement ou par leurs alliances : et la femme de plus haut rang, ou ayant une famille plus puissante, ou ayant noué des relations à la Cour, comme celle dont l’amant est plus titré que le mari, peuvent négliger totalement les volontés de leurs époux. Madame de Montespan réussit à se faire débarrasser de son mari renvoyé dans son domaine de Guyenne après un passage à la Bastille. Sa soeur la suit, quitte son mari, n’en porte plus les armes et les livrées mais les siennes seules, à l’imitation de Mme de Montespan ; et son mari, « sentant le mépris d’une femme altière et puissante, se confina chez lui où il s’enterra » (2 : 200).



Si telle est la société dans laquelle vont devoir s’insérer les jeunes femmes formées par Madame de Maintenon et son institution, société caractérisée par de tels contrastes, il faut aussi se demander quelle est la position personnelle de cette éducatrice par rapport aux problèmes du mariage et des relations entre les hommes et les femmes.



Madame de Maintenon et la sexualité


Car dans son enfance rien ne donne une bonne image du couple et des hommes à la petite Françoise. Son père, fils d’Agrippa d’Aubigné, a tué sa première femme et son amant, et passe beaucoup de temps en prison. À douze ans, quand la fillette perd son père, elle en occulte tout souvenir puisqu’elle ne parle jamais de lui dans son abondante correspondance avec son frère.


Les souvenirs maternels, eux, ne sont pas très affectueux. La dureté de sa vie a fait de Madame d’Aubigné une femme forte et sévère, « presque dure pour ses enfants, surtout pour Françoise qui ne la regardait qu’en tremblant. Madame de Maintenon, chez qui les impressions d’enfance étaient restées si profondes, ne se souvenait d’avoir été embrassée de sa mère que deux fois, et seulement au front, après une séparation assez longue, et elle rappelle elle-même qu’elle n’avait en tout vécu avec elle que trois années.... À ne considérer que ses affections, sa vraie mère fut (sa tante). »vvi-Octave Gréard, Mme de Maintenon, Extraits de ses lettres sur l’éducation (Paris: Hachette, 1885) IV. C’est en effet avec cette femme qu’elle a eu ses premiers entretiens raisonnables, son initiation à la charité et ses premières aumônes, chez elle qu’elle a reçu les conseils et les soins d’une gouvernante dont elle se souviendra parvenue à la Cour, à elle qu’elle se plaint quand elle est traitée avec dureté dans le couvent où elle doit être convertie. Une autre personne fut aimée de la fillette, une des sœurs du couvent. Ce sont les seules affections d’enfance qu’on lui connaît. À la mort de sa mère elle a quinze ans. Sans ressources, sa famille veut s’en débarrasser, et trouve le poète Scarron qui lui offre de la prendre pour femme ou de payer sa dot dans un couvent : elle choisit le mariage. Elle a seize ans et demi, une beauté éclatante, lui a quarante deux ans et des infirmités graves.


Scarron dit : « Je ne lui ferai pas de sottises, mais je lui en apprendrai beaucoup. »vvii-Cité par Hastier 25.ii Longtemps après elle écrit : « Il serait difficile de prévoir jusqu’où les maris peuvent porter le commandement.... Il faut supporter d’eux bien des bizarreries et se soumettre à des choses presque impossibles ».vviii-Théophile Lavallée, Conseils aux demoiselles par Mme de Maintenon, 2 vols (Paris: Charpentier, 1857) 1: 32. Ce qui laisse supposer beaucoup sur la vie intime du couple.


Certains lui attribuent des amants, déjà pendant son mariage, en tout cas après son veuvage. Son frère notamment se fait un malin plaisir de raconter ses frasques, souvenirs que Saint-Simon se garde bien d’omettre. Si certains détails matériels semblent ne laisser aucun doute, comme la mise à la disposition d’une certaine chambre jaune par Ninon de Lenclos afin que son amie rencontre régulièrement Villarceaux, cet homme dont on dit que sa réputation vient plus de ses combats amoureux que de ses combats militaires, il n’en reste pas moins que beaucoup ont jugé cette femme plutôt d’une grande gaucherie en amour que lascive, vantant même « sa glorieuse et irréprochable pauvreté »,iix-Bussy-Rabutin, cité par Gréard IX.x et que, bien plus tard il est vrai, elle se défendait en affirmant : « Ceux qui me déchirent ne m’ont point connue, et ceux qui m’ont connue savent que j’ai vécu sans reproche avec ce monde aimable qu’il est difficile de voir sans danger » (IX). On peut sans doute conclure avec l’un de ses biographes qu’il est difficile de croire que les qualités exceptionnelles de cette jeune femme « suffisent seules à expliquer les assiduités de Beuvron, de Villars, de Brancas, de Barillon, de Guileragues, et même du cardinal d’Estrées. »xx-Hastier 32.


À partir du moment où elle est la favorite de Louis XIV, sa jalousie envers Madame de Montespan, comme envers d’autres maîtresses du roi, ne lui interdit pas un certain nombre d’accommodements qui font douter de son attachement sexuel au monarque. Si elle essaie bien de détacher le roi de son ancienne maîtresse, s’attirant la gratitude de la reine (Dieu a suscité Mme de Maintenon pour me rendre le cœur du roi),xxi-Cité par Gréard XVIII. elle ferme les yeux sur d’autres aventures plus passagères, ou négocie une répartition des rôles avec certaines rivales, accepte les visites du roi à Mme de Montespan plusieurs années après leur mariage. Il semble donc patent qu’elle ne l’aime pas. Sa frigidité est d’ailleurs un sujet de plaintes de son royal époux auprès du confesseur de sa femme, et celui-ci doit expliquer à sa pénitente : « Quelle grâce n’est-ce pas d’accomplir par pure vertu ce que tant d’autres femmes font sans mérite parce que par passion ? »xxii-Mgr Godet des Marais cité par Uta Ranke-Heinemann, Des eunuques pour le royaume des cieux (Paris: Robert Laffont, 1990) 110.ii Ou encore : « Il faut bien offrir un asile à la faiblesse de l’homme qui sinon s’égarerait » (112). L’insensibilité de l’épouse est ainsi cautionnée.


Quant au roi, ses maîtresses avaient été innombrables, et son comportement conjugal peu délicat, depuis Marie Mancini pour qui il avait abandonné le cortège de sa jeune épouse lors du trajet de retour après le mariage, ou les suivantes de la reine qu’il allait retrouver la nuit de préférence à celle-ci, si bien que l’on disait que « excepté la sienne, toutes les femmes lui plaisaient. »xxiii-Mme de Caylus citée par Hastier 16. Son propre frère lui reprochait la façon dont il traitait la reine en lui imposant la présence de ses maîtresses jusque dans son carrosse où elle devait voyager avec une ou deux d’entre elles. La reine d’ailleurs aimait bien la duchesse de la Vallière, mais disait de la Montespan : « Cette pute me fera mourir. » Le roi a donc bien le comportement désinvolte des nobles de son époque.


Ce qui fonde alors la relation dans le couple qu’il forme avec Mme de Maintenon apparaît ainsi être plus de l’ordre du devoir, le roi vieillissant abandonnant peu à peu sa vie amoureuse et paraissant charmé « de ce commerce d’amitié et de conversation sans contrainte et sans chicane que personne ne lui avait fait goûter jusque-là »xxiv-Gréard XIX.iv, puisque Mme de Montespan était revendicatrice et pénible au quotidien ; et Madame de Maintenon, elle, vivant avec le roi par goût du pouvoir et aussi par sens de ses responsabilités, comme le lui rappellent ses confesseurs : Dieu l’a placée là « pour travailler à détacher le roi d’une liaison scandaleuse » (XVIII) et l’idée de cette mission « la dominera chaque jour davantage et finira par la posséder pleinement » (XVIII).xxv-cf. aussi Mme de Maintenon citée par Hastier 131 et Godet des Marais, ibid. 132-133.


Nous ne pouvons donc pas être étonnés des remarques qu’elle a émises à plusieurs reprises à propos du mariage et des hommes : « J’ai bien assez de déplaisir et d’embarras sans en chercher dans un état qui fait le malheur des trois quarts du genre humain » (XVII) avait-elle répondu quand on avait cherché à la marier pendant son veuvage. Ou encore : « Il s’en trouve très peu de bons maris ; sur cent je n’en ai jamais connu deux et quand je dirais un, je n’exagérerais point. »xxvi-Lavallée, Conseils 32.vi Et même, dans la dernière période de sa vie : « Ne voyez-vous pas que je meurs de tristesse dans une fortune qu’on aura eu peine à imaginer ? »


En somme, depuis son mariage avec Scarron jusqu’à sa vie conjugale avec le roi, en passant par ses relations avec des protecteurs fortunés tant qu’elle n’a pas elle-même été au plus haut rang, Mme de Maintenon a particulièrement bien mis à profit toutes les possibilités qu’offrait le système matrimonial de l’époque à une femme pauvre. Sa joie quand enfin elle entre en possession du domaine de Maintenon et de ses revenus le montre clairement. Elle écrit alors à son frère : « Mon cher frère, je crois que nous passerons une assez jolie vieillesse, s’il peut y en avoir de jolie : nous ne mourrons pas de faim. »xxvii-Gréard XVII.


Avec une telle personnalité et une telle expérience de la vie, s’occupant de jeunes femmes devant vivre dans une telle société, Mme de Maintenon semble difficilement à même de parler d’amour dans la relation conjugale.



Madame de Maintenon et l’éducation à la sexualité


Notre appréhension va être renforcée par la façon dont la fondatrice présente le but qu’elle s’est fixé pour son institution. Il s’agit bien de former essentiellement des femmes qui seront des épouses, et sur les 1121 demoiselles qui sont passées par Saint-Cyr de 1686 à 1773, 398 sont devenues religieuses et 723 sont entrées dans le monde. De plus la formation de ces femmes doit être adaptée à leur vie réelle, celle de jeunes nobles pauvres. Mme de Maintenon va refuser toute image poétisée de la vie, toute évocation affective de bonheur et de tendresse, pour insister sur les seules difficultés à venir :


Si vous n’avez point de vocation pour la vie religieuse, vous retournerez pour la plupart, en sortant d’ici, avec un père ou une mère peut-être veufs ou infirmes, ou bizarres, car il faut s’attendre à tout, chargés d’enfants dont vous irez augmenter le nombre. Vous passerez souvent vos journées à travailler dans un grenier, où vous ne penserez certainement pas à donner une demi-pistole pour aller à l’Opéra.... D’autres, et ce sont les plus heureuses, se trouveront dans le fond d’une campagne, avec quelques dindons, quelques poules, une vache, encore trop heureuses d’avoir à en garder.... Encore une fois, ces dindonnières-là seront les plus heureuses.xxviii-Lavallée, Conseils 89-90.viii


Et Mme de Maintenon reproche aux éducatrices d’offrir trop de récréations et d’amusements aux demoiselles et de leur faire mener « une vie incomparablement plus douce que celle que la plupart mèneraient chez elles »xxix-Théophile Lavallée, Lettres et entretiens sur l’éducation des filles par Mme de Maintenon, 2 vols (Paris: Charpentier, 1861) I: 360., au risque de les gâter irrémédiablement.


Quand une maîtresse demande à quoi les jeunes filles devaient prendre garde en rentrant dans le monde, pensant aux relations avec les hommes puisque ces jeunes filles à marier s’imaginent qu’il y aura presse à leur faire la cour : « À quoi elles doivent prendre garde, répondit Madame, en se raillant, c’est à ne pas se crotter dans la boue de leur basse-cour. »xxx-Lavallée, Conseils 99.x


De toute façon, l’image de la condition féminine n’est pas très positive chez Mme de Maintenon. Les femmes sont marquées par la soumission et l’absence de liberté, dans tous les états où elles peuvent se trouver, célibataires, mariées, religieuses, jeunes veuves, veuves âgées : « Nous sommes trop heureuses d’être obligées, par notre sexe et par notre ignorance, à être simples et soumises. »xxxi-Lavallée, Lettres historiques 70. « Surtout aimez la dépendance, renoncez à votre propre volonté... » (84). Une demoiselle doit rechercher les vertus propres à son sexe et donc vous devez demander « la douceur, la patience, la condescendance, la simplicité...l’humilité...le support des autres, la soumission pour vos supérieurs, le renoncement à votre goût et à votre dégoût » (158-159). Dans ses instructions, Mme de Maintenon répète qu’il n’y a pas « d’état exempt de la dépendance où Dieu a voulu réduire toutes les personnes de notre sexe. »xxxii-Lavallée, Conseils 80.xii « Vous êtes de vrais enfants quand vous dites que vous serez libres au sortir d’ici. » (25)


Pourtant, en fondant son institution, Mme de Maintenon a voulu libérer vraiment les jeunes filles. Mais la réussite du projet pédagogique entraîne trop loin : après les représentations d’Esther puis d’Athalie, la responsable prend peur et retourne à une conception plus conservatrice, plus réaliste si l’on veut, de la formation des filles, restreignant le champ de la liberté d’esprit au vocabulaire.xxxiii-Lavallée, Éducation I: 300; Gréard 113.


Mais la crainte domine, celle de l’affectivité, qu’elle s’exprime dans des amitiés ou dans les rapports familiaux. Dans la maison, l’amitié individuelle est à proscrire au profit d’une vie de partage communautaire. Quant à la famille, les visites au parloir sont réduites aux octaves des quatre grandes fêtes de l’année.


L’image de la femme est négative, la sensibilité est peu cultivée. Que dire de l’image des hommes parmi lesquels ces demoiselles trouveront leur compagnon !


Je vous ai dit dans d’autres temps que vous ne pouviez trop inspirer aux demoiselles la crainte des hommes, que ce sont nos ennemis, qu’ils ne cherchent qu’à nous ravir ce que nous avons de plus précieux qui est notre réputation, qu’ils s’en font une vanité, qu’ils nous flattent pour nous perdre, qu’ils nous écrivent pour montrer nos lettres, qu’ils font les passionnés de nous, pendant qu’ils s’en moquent avec leurs amis, et qu’après avoir surpris les filles innocentes, vaines et qui s’exposent aux occasions, ils les rendent malheureuses pour toute leur vie en les déshonorant ; que le seul remède est la fuite et de n’écouter jamais, de marcher dans le monde si elles ont à y vivre comme sur le bord d’un précipice.xxxiv-Lavallée, Lettres historiques 285.xiv


Si les hommes sont ainsi, les jeunes filles vont devoir jouer le jeu qu’ils attendent afin de pouvoir se caser.


D’abord, l’aspiration à la liberté doit être soigneusement cachée si l’on veut se marier, sinon :


pas un homme ne voudra de vous, parce qu’il n’y en a point qui ne sache fort bien qu’en vous épousant il ne vous veut laisser aucune liberté.... Les hommes, qui ont fait les lois, n’ont pas voulu que nous en eussions, ils l’ont toute prise pour eux.... Ils vont seuls où il leur plaît.... Il faut vous dire que ce n’est pas tout à fait sur les hommes qu’il faut rejeter notre servitude : Dieu, de tout temps, a voulu que nous obéissions.xxxv-Lavallée, Conseils 29-30.


De même la coquetterie n’attire que les hommes folâtres qui se retirent au moment des engagements (155).


Quand je serai établie, je serai chez moi, et je ferai ce qu’il me plaira.


La dame : Vous aurez, mademoiselle, votre mari à ménager, et alors vous aurez un maître.


Dorothée : Ce maître m’aimera et ne songera qu’à me rendre heureuse.


La dame : Vous lui déplairez peut-être ; peut-être qu’il vous déplaira ; il est presque impossible que vos goûts soient pareils : il peut être d’humeur à vous ruiner, il peut être avare à vous tout refuser ; je serais ennuyeuse, si je vous disais ce que c’est que le mariage.xxxvi-Gréard 218-220.xvi



Mme de Maintenon pourra alors conclure une de ses lettres :


Quand elles auront passé par le mariage, elles verront qu’il n’y a pas de quoi rire. Il faut les accoutumer à en parler très sérieusement et même tristement, car je crois que c’est l’état où l’on éprouve le plus de tribulations, même dans les meilleurs.xxxvii-Lavallée, Éducation II: 300.


Ce n’est donc pas d’amour qu’il s’agit, mais toujours de soumission :


Vous ne sauriez trop leur prêcher l’édification qu’elles doivent à leur mari, le support, l’attachement à sa personne et à tous ses intérêts, tout le service et les soins qui dépendent d’elles.... Elles n’y trouveront pas de quoi rire, rien n’étant plus sérieux qu’un tel engagement.xxxviii-Gréard 113-114.xviii


Dans une autre lettre, elle insiste :


Si (dans le mariage) vous cherchiez de la douceur, je vous dirais : entrez dans un couvent, car entre la tyrannie d’un mari et celle d’une supérieure, nommons cela ainsi, il y a une différence infinie. On sait à peu près en entrant en religion ce qu’on peut exiger de vous.... Il n’en est pas de même pour le mariage...et il serait difficile de prévoir jusqu’où un mari peut porter le commandement.xxxix-Lavallée, Conseils 32.


À une jeune mariée elle ne trouve rien d’autre à dire que :


Vous n’avez à présent que deux choses à faire, madame, servir Dieu et contenter votre mari. Ayez pour lui toutes les complaisances qu’il exigera ; entrez dans toutes ses fantaisies autant que cela n’offensera pas Dieu ; s’il est jaloux, renfermez-vous, ne voyez personne ; si au contraire il veut que vous soyez dans le grand monde, mettez-vous-y (49).


Lors d’un entretien où l’on parle longtemps des peines du mariage et surtout de la contrainte où sont les femmes, Madame cite en exemple une duchesse qui sut tout supporter jusqu’à ce que son mari la traite enfin normalement, et conclut : « ce petit martyre a duré près de vingt ans ! » (38-39)


Mais ce mari n’est pas le pire. Mme de Maintenon enchaîne :


Encore si tous les maris étaient comme celui dont nous venons de parler, car il n’était pas chez lui, au moins sa femme était libre dans sa chambre, mais il s’en faut bien. Ils viennent et reviennent plus d’une fois dans la journée, en faisant toujours sentir qu’ils sont les maîtres ; ils entrent en faisant un bruit désespéré, souvent avec je ne sais combien d’autres hommes ; ils vous amènent des chiens qui gâtent tout... Si son mari revient tard, il faut qu’elle l’attende pour se coucher ; il la fait dîner quand il lui plaît ; en un mot elle n’est comptée pour rien (40).


Un catalogue des recommandations à celles qui quittent Saint-Cyr donne des précisions :


Une demoiselle chrétienne... doit, au reste, prendre un époux qu’elle puisse aimer, et avec lequel elle puisse vivre commodément et mourir saintement. Il faut qu’il ait du bien ; mais le principal est qu’il soit homme sage, doux, sensible, vertueux et bon chrétien (156).


Mais comment comprendre ce terme aimer après tout ce qui a été dit sur les hommes ?


Puis le catalogue aborde discrètement la sexualité :


Elles doivent sur toutes choses, prendre bien garde d’entrer dans le mariage avec des vues pures... et de se souvenir de l’avis sage et prudent que le saint jeune homme Tobie donna à son épouse le jour de leurs noces : « Seigneur, vous savez que ce n’est pas pour satisfaire ma passion que je prends ma sœur pour être ma femme, mais par le seul désir de laisser des enfants par lesquels votre nom soit béni dans tous les siècles. » Elles doivent sur ce modèle dresser et purifier leurs intentions (156).


Pour la princesse de douze ans qui a conquis le cœur du roi et celui de Mme de Maintenon, qu’elle appelle ma tante, alors que celle-ci l’appelle mignonne, les instructions sont aussi sévères :


Notre sexe est encore plus exposé à souffrir parce qu’il est toujours dans la dépendance.

Ne soyez pas ni fâchée ni honteuse de cette dépendance d’un mari.

Que Monsieur le duc de Bourgogne soit votre meilleur ami et votre confident ; prenez ses conseils, donnez-lui les vôtres, ne soyez qu’une seule personne selon le dessein de Dieu. N’espérez point que cette union vous fasse jouir d’un bonheur parfait : les meilleurs mariages sont ceux où l’on souffre tour à tour l’un de l’autre avec douceur et patience.

Il n’y en a aucun sans quelques contradictions ; supportez donc les défauts de l’humeur, du tempérament, de la conduite, de la différence des opinions et des goûts ; c’est à vous à soumettre les vôtres. Prenez sur vous le plus que vous pourrez...

Soyez complaisante, sans faire valoir vos complaisances.

N’exigez pas autant d’amitié que vous en aurez ; les hommes, pour l’ordinaire, sont moins tendres que les femmes.

Vous serez malheureuse si vous êtes délicate en amitié : demandez à Dieu de n’être pas jalouse.

(Les hommes) sont naturellement tyranniques, et veulent des plaisirs, de la liberté, et que les femmes y renoncent ; ils sont les maîtres : il n’y a qu’à souffrir de bonne grâce (162-164).



Mme de Maintenon écrivait de petites saynètes. Celle Sur les inconvénients du mariage (CONVERSATION XV) résume assez bien les thèmes du sujet :


Alexandrine : N’appelez-vous pas s’enfermer de se marier ?


Clotilde : Quand je songe qu’on se donne à un maître sans le connaître…


Alexandrine : Le mari peut être aussi (très déraisonnable), il n’a nulle règle qui le conduise ; on est exposée à toutes ses extravagances. (…)


Mélanie : Il y en a de doux, de complaisants, que vous aimez et qui vous aiment.


Clotilde : Il y en a sans doute, mais vous ne serez peut-être pas heureuse dans ce choix, et les meilleurs sont toujours tyranniques.


Rosalie : Pourquoi voulez-vous que tous les hommes soient des tyrans ?


Alexandrine : C’est que le devoir est tyrannique, et qu’un mari, quelque doux qu’il soit, veut que vous soyez une honnête femme, et que vous ne viviez que pour lui et pour votre famille. (…)


Clotilde : (Le devoir d’une honnête femme consiste) à s’oublier elle-même, et ne plus penser qu’à sa famille. (…)


Alexandrine : Elle est la première servante de la maison pour tout préparer.


Mélanie : Si c’est là comme une femme doit vivre, j’aimerais mieux être anachorète. (…)


Cécile : En pouviez-vous peindre une plus malheureuse ?


Alexandrine : Aisément ; c’est une femme qui aime son mari, qui n’en est point aimée, qui est jalouse.


Athénaïs : Aimeriez-vous mieux celle qui hait son mari, et qui en est aimée et accablée par ses assiduités, ses jalousies, ses tyrannies, et tout ce qu’on peut imaginer de plus terrible ? (…)

Un autre ménage vit assez bien ensemble, mais la femme est malheureuse par les grossesses ; j’en ai connu une qui à chaque enfant perdait les jambes, et qui à la fin les perdit tout à fait... On ne finirait pas si on rapportait les exemples qu’on sait, et il y en a beaucoup davantage qu’on ne sait pas.


Alexandrine : Il faut qu’une femme se dévoue à la mort et à l’esclavage en se mariant.


Clotilde : En vérité, mademoiselle, vous faites grand’peur du mariage. (267-272).



Finalement on ne peut aboutir qu’à une seule conclusion : Mme de Maintenon ne plaisantait pas quand, dans une « instruction aux demoiselles de la classe bleue », elle conseillait  :


Vous devriez désirer toutes d’épouser plutôt des vieillards si vous étiez appelées au mariage (39).


Puisqu’il faut se marier, autant se livrer au tyran qui vivra le moins longtemps !




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i-Michèle Sarde, Regard sur les Françaises, Xe-XXe siècles (Paris: Points-Seuil, 1985) 356.


ii-Saint-Simon, Mémoires, 1829, Mémoires, Oeuvres diverses, éd. Yves Coirault, 9 vols (Paris: Gallimard, 1983) 1: 1112.


iii-Théophile Lavallée, Lettres historiques et édifiantes adressées aux Dames de Saint-Louis par Mme de Maintenon, 2 vols (Paris: Charpentier, 1856) 1: 314.


iv-Saint-Simon 2: 262-263.


v-Louis Hastier, Louis XIV et Madame de Maintenon (Paris: Fayard, 1957) 193.


vi-Octave Gréard, Mme de Maintenon, Extraits de ses lettres sur l’éducation (Paris: Hachette, 1885) IV.


vii-Cité par Hastier 25.


viii-Théophile Lavallée, Conseils aux demoiselles par Mme de Maintenon, 2 vols (Paris: Charpentier, 1857) 1: 32.


ix-Bussy-Rabutin, cité par Gréard IX.


x-Hastier 32.


xi-Cité par Gréard XVIII.


xii-Mgr Godet des Marais cité par Uta Ranke-Heinemann, Des eunuques pour le royaume des cieux (Paris: Robert Laffont, 1990) 110.


xiii-Mme de Caylus citée par Hastier 16.


xiv-Gréard XIX.


xv-cf. aussi Mme de Maintenon citée par Hastier 131 et Godet des Marais, ibid. 132-133.


xvi-Lavallée, Conseils 32.


xvii-Gréard XVII.


xviii-Lavallée, Conseils 89-90.


xix-Théophile Lavallée, Lettres et entretiens sur l’éducation des filles par Mme de Maintenon, 2 vols (Paris: Charpentier, 1861) I: 360.


xx-Lavallée, Conseils 99.


xxi-Lavallée, Lettres historiques 70.


xxii-Lavallée, Conseils 80.


xxiii-Lavallée, Éducation I: 300; Gréard 113.


xxiv-Lavallée, Lettres historiques 285.


xxv-Lavallée, Conseils 29-30.


xxvi-Gréard 218-220.


xxvii-Lavallée, Éducation II: 300.


xxviii-Gréard 113-114.


xxix-Lavallée, Conseils 32.